• Marine le Pen serait-elle sur le point de s’effondrer ? N’aurait-elle pas les 500 signatures ? Il y aurait donc des électeurs orphelins à récupérer ? Course folle sur le bord de la falaise qui surplombe la rivière de l’extrême droite avec le moins possible de fioritures, l’urgence valant excuse ?

    Et dans cet embrouillamini, au Président-pas-encore-candidat-mais-c’est-pour-bientôt d’annoncer deux référendums sur des sujets qu’il est peu vraisemblable qu’ils mettent en jeu la survie future du pays, qui seule pourrait justifier le recours urgent à cette autrement noble procédure.

    A moins qu’il s’agisse de sujets considérés comme fondamentaux pour une candidature mal en point qui cherche à se positionner dans un espace politique qu’on pouvait croire banni, extrême droite avouée exclue, pour des partis politiques supposés Vème République pur jus ?

    Les deux sujets annoncés par le Président ont-ils un tel poids sur le fonctionnement politique du pays ou son avenir que l’appel direct à la Nation soit justifié ?

    L’indemnisation du chômage ou le droit des étrangers sont-ils des rouages essentiels de de l’Etat, méritant un tel traitement ?

    On peut légitimement se poser la question (voir aussi, concernant le chômage ici et le droits des étrangers ici)

    Ou, comme il est plus d’une fois arrivé dans la longue histoire du pays, n’est-ce pas un glissement du référendum, terme chargé du prestige des grandes questions qu’il est amené à trancher vers le plébiscite, dont l’usage historiquement éminemment politicien ne permet pas de lui accorder la même valeur ?

    Est-ce la base du programme du futur candidat ?

     

     


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  • Bien de chefs d’Etat européens et tout particulièrement M. Sarkozy, se sont attachés à mettre l’idée européenne dans le corset étroit d’une Union d’Etats Européens.

    Pas question d’aller vers un supra-Etat avec un parlement fort.

    Pas question de lui permettre d’avoir un budget fort, appuyé sur une fiscalité propre, qui en ferait un corps par trop indépendant des Etats nationaux.

    Pas question de se mettre d’accord sur un Président de l’Union fort, arbitre en quelque sorte des intérêts nationaux.

    Pas question non plus d’envisager un Président de la Communauté fort, pour les mêmes raisons.

    Pas question d’avoir un véritable ministre des affaires étrangères Fédéral…

    Quelle horreur, le mot m’a échappé !

    Une première conséquence : le « peuple Européen » après plus de cinquante ans « d’union » n’existe toujours pas. Nous sommes une addition de peuples nationaux qui suivent des routes plus ou moins parallèles, avec, il est vrai, la même couleur des panneaux de signalisation routière et, ne soyons pas trop amers, quelques autres bonnes choses.

    Une deuxième conséquence, ce jours-ci particulièrement visible, chaque pays a sa propre politique ; chacun partage avec les autres beaucoup de choses, dont le commerce, sans jamais perdre de vue qu’il a une politique avant tout nationale.

    A ce jeu, l’unification véritable n’est pas pour demain et, lorsqu’une crise forte survient, chacun se met sous sa couverture, à moins que ses moyens ne lui permettent pas de se réchauffer et qu’il doive s’en remettre, de gré et surtout de force, aux autres.

    Le cas le plus emblématique des disparités possibles et le plus cruel est celui de la Grèce.

    Tout aussi emblématique, mais de l’autre côté de l’arc-en-ciel, est celui de l’Allemagne.

    Les Grecs ont « dérapé » semble-t-il par leur faute et n’ayant pas ou peu d’atouts propres, sont en train de couler. Peut-être auront-ils une bouée pour leur tenir la tête hors de l’eau ; ce n’est pas encore acquis. Mme Merkel voulait les mettre « sous tutelle » Le mot est un peu fort et ça n’a pas marché. Maintenant on va faire la chose mais sans la nommer.

    Les Espagnols, les Portugais, les Irlandais et pas mal d’autres n’ont pas su profiter de la période favorable pour se mieux doter économiquement, industriellement. Et ils sont devenus des consommateurs nets de produits européens.

    Surtout allemands.

    On a ainsi vu peu à peu se constituer deux courbes similaires, mais de signe contraire : les déficits des uns -France comprise, bien entendu- nourrissant les excédents des autres ; pardon, de l’Allemagne, qui a trouvé, elle, une formule qui marche : des ouvriers en grand nombre mal payés, un niveau de pauvreté assez fort -la pauvreté est plus importante en Allemagne qu’en France, par exemple- et une industrie moyenne et grande puissantes et de qualité (ce n’est pas nouveau, ils ont depuis longtemps poursuivi, défendu et atteint cet objectif).

    Tant que la crise n’explosait pas, tant que les comptes des Etats étaient plus ou moins facilement gérables (pratiquement tous, à commencer par l’Allemagne, ont traversé des périodes pendant lesquelles les critères de Maastricht n’étaient pas respectés), ça s’arrangeait après quelques admonestation des commissaires Européens et les choses rentraient tôt ou tard dans l’ordre.

    Mais cette fois, après l’explosion de la crise, l’Allemagne seule ou presque est dans les clous.

    Et elle soutient une défense de la monnaie et des règles de gestion d’autant plus strictes qu’elle ne veut en aucun cas risquer le magot qu’elle a constitué pendant les périodes de vaches grasses, magot dû à ses mérites et, comme on l’a vu, à la dépendance des autres envers elle. Il faut rappeler que plus de 50% du commerce extérieur allemand, le moteur de son économie, est fait avec l’Europe.

    Règles qui, elles l’ont montré, ne font qu’aggraver le malade en diminuant tellement les moteurs économiques que les rentrées fiscales s’effondrent et le trou se creuse au lieu de se combler.

    On doit blâmer l’Allemagne ? Non, certainement pas. Pas plus que de l’ériger en guide, en phare de toute l’Union.

    Or, c’est ce qui est en train de se passer, pendant qu’elle suit son bonhomme de chemin…ailleurs :

    -Relations privilégiées et directes avec les Etats Unis

    -Relations privilégiées et directes avec la Chine

    -Petites (petites ?) poussées d’indépendance financière, convoquant -pardon, « invitant »- quelques-uns des ministres de finances de la zone Euro (mais pas celui de la France) à des petites discussions entre amis pour parler de la crise. (Mais il paraît que M. Baroin a été informé, après coup, des choses dites pendant la discussion)

    Le clou du spectacle a sans doute été la venue en France de Mme Merkel pour assister avec M. Sarkozy à un conseil de ministres Franco-Allemand, à la suite duquel elle a « soutenu » M. Sarkozy…

    Comme le suzerain venait soutenir les petits potentats locaux de son empire, à moins que ce ne soit comme la corde soutient le pendu.

    Ce spectacle restera probablement comme une gaffe monumentale. Et en tout cas, s’il n’est pas sûr que cela consolide en quoi que ce soit la (future, ça ne saurait tarder) position de M. Sarkozy de candidat à sa succession, il est certain que cela a illustré, non pas l’unité de nos peuples marchant vers un futur commun, mais la hiérarchie de pouvoir que nos dirigeants européens ont laissé s’établir, au profit de l’Allemagne et au détriment de nos pays, dont la France, qui dans ce spectacle a été l’acteur du deuxième rôle.

    Inutile de dire que cela ne fait que compliquer le travail futur, car il faudra non seulement rattraper le retard pris par rapport à l’Allemagne, mais construire sur de nouvelles bases une Europe où chaque peuple compte. Et s’il y a une hiérarchie à créer, ce ne peut pas être celle d’un Etat national sur les autres, ça, on a déjà donné, mais celle d’un Etat Fédéral consenti par tous et où tous sont représentés à égalité, comme il sied à une véritable démocratie.

     

     


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  • Monsieur le député Letchimy, je regrette de le dire, mais vous avez commis une double faute.

    La première avec vos mots. Vous référant aux propos de M Guéant : "toutes les civilisations ne se valent pas", une véritable outrance prononcée non pas dans la chaleur d’un débat, mais dans la froideur calculée d’un colloque auprès de la très douce association étudiante de droite « Uni » connue par la candeur de ses affiches lors des diverses campagnes électorales (au sujet de UNI, voir ici)

    Alors que M. Guéant souhaitait modestement « protéger notre civilisation » par ses propos, vous vous êtes mis au même niveau d’outrance que lui par les vôtres, en affirmant : "Vous, Monsieur Guéant, vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration"

    La deuxième faute est, à mes yeux, plus grave que la première. Vous avez « encadré » pourrait-on dire les propos de M le Ministre, en lui répondant, ce qu’il ne cherchait certainement pas à obtenir, prononçant ses mots en toute innocence.

    Et si par le plus grand des hasards, cette innocence ne devait pas lui être reconnue et il s’avérait qu’il n’a lancé en l’air, en toute connaissance de cause, qu’une classique provocation verbale, peu ragoutante, il faut bien le dire, vous auriez dû vous contenter de la pousser avec la semelle de votre chaussure dans le caniveau dans lequel eele ne dépareillerait pas.

    Si je cherche bien, il y aurait même une troisième faute cachée derrière les deux autres et pas petite : par votre intervention, vous avez permis à M. le Premier Ministre, vertueux homme politique offensé par vos propos et à ses suiveurs, en quittant l’Hémicycle, de briller, comme aurait dit Andy Warhol, pendant un quart d’heure de gloire et en passant, tirant un épais rideau de fumée sur la nudité de son programme de « fin de règne » et ses mots cache-misère de soutien de son bien aimé candidat potentiel à la prochaine élection présidentielle.

    M. Letchimy, vous avez bien mérité d’un blâme de vos collègues.

     


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  • La presse utilise beaucoup en ce moment l’expression « sur le fil du rasoir » pour parler de la Grèce. Ce pays est en danger de mort économique ; les négociations qu’il mène sont donc sur cet étroit et dangereux passage, danger d’autant plus imagé qu’on met un rasoir sous le fil en question, en l’absence implicite de tout filet.

    C’est un peu ce que fait actuellement notre Ministre de l’intérieur, les yeux rivés sur une fraction du public concentré sur un sommet à droite devant lui qui ne semble pas assez attentif à son spectacle, à son goût ou au goût du directeur du cirque, de telle sorte que le funambule fait de plus en plus de simagrées pour attirer les regards sur lui et accessoirement les applaudissements dudit public.

    Sans l’avoir demandé, il bénéficie d’un pompier tendeur de filet supposé salvateur, incarné par Monsieur Juppé qui corrige ses mots : lorsque le Ministre dit « civilisations » il veut dire « gouvernements » nous explique-t-il. Encore des éléments de langage destinés à atténuer l’outrance des propos. Le directeur du cirque doit tout de même avoir l’espoir que ceux qui ont entendu le message dans son jus initial s’en contentent et applaudissent l’artiste et le cirque, sans trop tenir compte des correctifs tardifs du pompier.

    La réalité est bien, pourtant, que M le Ministre de l’intérieur, faisant de la dentelle, fait un retour sur les idées fumeuses de M. Huntington sur le choc des civilisations. Et la réitération de ses arguments de fond, en phase d’ailleurs avec ceux du Président lorsqu’il parlait des Roms, ne permet pas de croire, malgré les tentatives de contention de M Juppé, qu’il ait simplement eu un problème de langue qui fourche !

    M. le Ministre de l’intérieur -lorsqu’on se risque en haute montagne, il faut bien un Sherpa qui prenne le premier les risques pour dégager le chemin- et ceux qui l’accompagnent ou l’inspirent semblent, au contraire, s’inscrire ouvertement dans la logique décrite par Gaël Brustier et J-PH. Huelin dans leur livre « Voyage au bout de la droite » qui pose la question de la fusion de TOUTES les droites comme LA question des années à venir pour les différents composants de cette partie de la société.

    Depuis 1996, date de l’ouvrage de M. Huntington, les analyses critiques aussi bien sur les défaillances de ses arguments que sur les risques que font courir au monde de telles thèses, abondent, aux Etats Unis et ailleurs. Mais M. Géant ne les a peut-être pas lues ou ne les a pas pris en considération. Ou, plus simplement, ne prenant nullement M. Guéant pour un homme qui agirait sans savoir ce qu’il fait, il souscrit pleinement à ces thèses et prend le risque des conséquences que cette position entraine.

    Les deux auteurs cités du « Voyage au bout de la droite » illustrent un tel chemin : « les digues construites par de Gaulle et colmatés par Chirac » pourraient bien lâcher sous de tels coups de bélier el l’ensemble de la droite française glisserait dans cette pente vers le gouffre où elle serait plus ou moins dissoute dans le jus de l’extrême droite.

    Les électeurs habituels de la droite française seraient-ils prêts aujourd’hui à suivre majoritairement cette orientation ?

     


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  • Un petit calcul rapide sur un des « petits sujets » des propositions du chef de l’Etat de dimanche dernier :

    La CSG sur les revenus du patrimoine augmente de 2 points.

    C’est un hameçon pour attraper des petits poissons et que, sur la foi des commentaires que j’entends ici ou là a bien marché, nombre d’entre eux servant au petit peuple leurs avis sur « cette hausse de 2% », vraiment négligeable.

    Sauf que ces « deux points » font passer cette taxe de 13,5% à 15,5% c’est-à-dire, calculé sur la base actuelle : 2/13,5 = 14,8% d’augmentation.

    De même pour la TVA, qui elle tombe sur toutes les têtes : la hausse est de 1,6 POINTS pour passer de 19,6% à 21,2%, soit une hausse en pourcentage sur la base actuelle de 8,16%

    C’est beau, les « éléments de langage » nouvelle rhétorique avec masque de fausse arithmétique, passablement assimilable à un vieux « attrape-couillons » !

     


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