• Piège à quoi ? Piège à qui ? L’Administration politique du pays prendrait-elle un malin plaisir à se piéger elle-même ?

    Depuis le temps, ceux qui ont la responsabilité de la chose (des noms et des démissions !) ignorent que, dans ce pays, le mois de mai est le plus généreusement truffé de jours fériés, de ponts, d’envies de sortir enfin de l’hiver prolongé par le début frisquet du printemps.

    Les mêmes, vivant certainement dans une lointaine banlieue lunaire, ignorent les dates des vacances scolaires, que pourtant les éditeurs d’agendas et autres calendriers connaissent largement à l’avance, au point de le faire savoir dans tous leurs documents. Persifleurs, va !

    Cette année c’est une sorte de record :

    -Le 22 avril : vacances scolaires dans les trois zones

    -Le 6 mai : dernier jour de vacances de la zone B

    Les candidats législateurs échappent à la chose, on se demande bien pourquoi.

    Ceci étant, l’excuse n’est pas trop acceptable. Crise à rallonge ou petit sacrifice pour choisir le gâte-sauce des cinq prochaines années ? On a beau trouver insuffisants les débats de fond, citoyen c’est un truc à prendre au sérieux.

    Oui, malgré l’attitude coupable des fixateurs de date électorale, s’abstenir de voter, surtout par le temps orageux qui court, c’est con, il n’y a pas d’autre mot pour le dire clairement.

     

     


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  • Après « l’environnement ça commence à bien faire » le mot d’humour (noir) de la prochaine quinzaine pourrait-être…je vous le donne en mille : « le peuple ça commence à bien faire » Chiche ?

    Laurent Mauduit, écrivain, journaliste économique, parle dans le site Mediapart (ici : payant) d’un « violent plan d’austérité » en préparation, axé sur le logement et impliquant une diminution de l’ordre d’un tiers des aides au logement, un rabotage des aides à l’hébergement, bref, « une guerre aux pauvres » que le Président-candidat, s’il est élu, mettrait en branle comme cadeau de début de mandat.

    Se fera, se fera pas ? Bien sûr, il lui faut d’abord être élu, ce qui n’est pas encore garanti. Mais sachant « qu’homme prévenu en vaut deux » il faut donner à cette « hypothèse de travail » tout le lustre qu’elle mérite.

    C’est à Bercy qu’on travaille au joujou, le même endroit habité (professionnellement) par notre ministre du budget, Madame Pécresse, qui serait, avec d’autres, à la manœuvre.

    Vous la connaissez, c’est la ministre qui proposait fin 2011 de troquer une partie des crédits non utilisés pour le relogement d’urgence (des SDF) pour acheter des gilets pare-balles… Chacun ses priorités, les siennes étant comptables (voir ici)

    Elle abonne le terrain futur (possible, s’ils gagnent) de ce que Mauduit appelle la « Guerre aux pauvres » en expliquant à l’Assemblée Nationale que c’est à cause d’eux que la dette s’est accrue pendant cette mandature (voir ici)

    Le Président-candidat, Madame Pécresse et leurs coreligionnaires veulent peut-être récupérer ce que la gauche, sous Lionel Jospin, contrairement aux gouvernements de droite qui l’avaient précédé (et l’ont suivi) a accordé à ceux qui en avaient le plus besoin.

    L’institut des Politiques Publiques de l’Ecole d’Economie de Paris, publie une intéressante étude sur la « Fiscalité et redistribution en France, 1997-2012 » qui remet bien les pendules à l’heure sur l’action des différents gouvernements de la période sur ce sujet (à lire ici)

    Le combat du gladiateur a aussi un volet extérieur. Cette fois, c’est l’Espagne qui en a profité, moyennant une grande diplomatie verbale du Président-candidat, tentant par tous les moyens de discréditer le socialisme des deux côtés des Pyrénées. Philippe Bilger commente et critique cette nouvelle embardée (à lire ici)

    Je vous conseille beaucoup de renvois, aujourd’hui. Mais ce qui se joue dans treize jours maintenant vaut bien un petit effort de lecture supplémentaire.

    Car dans le projet de Péplum façon Hollywood qu’on nous concocte, si on ne prend pas garde, nous pourrions n’être que la proie facile des fauves !

    Beurk !

     

     


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  • Ceux qui ont de la mémoire savent comment pendant longtemps on a reproché au PS de tenir un discours dans l’opposition et de l’oublier si par hasard il arrivait au pouvoir. Et ce reproche était parfois juste.

    Ajuster le discours aux moyens, aux possibilités n’a rien d’honteux, d’absurde, surtout à gauche.

    Parce qu’on n’est pas moins « de gauche » en mettant ses pieds sur le sol ferme.

    Parce qu’on n’est pas moins de gauche en essayant de construire de manière durable, c’est-à-dire, moins exposé aux aléas du réel.

    Parce que on n’est pas moins de gauche, en somme, en défendant que la justice sociale s’applique à tous et qu’on est d’autant plus forts pour la défendre, en même temps que nos chères liberté, égalité et fraternité qu’on n’exclue pas à priori du bénéfice de nos projets ceux qui ne sont pas d’accord avec nous.

    C’est exactement ce que propose le candidat socialiste, malgré les montagnes de démagogie déployées face à lui, à droite, bien sûr, c’est dommage de prendre cette voie, mais on pourrait dire qu’en quelque sorte, « ils sont dans leur rôle »

    Mais également à gauche et pour le nommer, au Front de Gauche.

    Personne ne peut avoir le moindre doute sur les qualités d’orateur de Jean Luc Mélenchon. Personnellement, je n’ai pas le moindre doute non plus de son intégrité et son honnêteté. Mais pour ce qui est de l’économie réelle, des contraintes qu’impose une réalité politique, économique et sociale de laquelle il n’y a pas de sortie ni facile ni à court, ni même à moyen terme, il est à des années-lumière de ce qui l’entoure.

    Démagogiques donc ses myriades de belles promesses tout simplement parce rien ne permet de penser qu’il aurait demain les moyens de les mettre en application. Et si par un de ces détours surprenants de l’histoire il se trouvait après le 6 mai en position de les imposer, la crise prendrait un tournant violent, payé en premier lieu par les travailleurs qu’il est censé défendre.

    Travailleurs et gens de gauche sincère -et mal informée- que la place bancale que leur offre actuellement notre société, le besoin d’entendre une musique agréable, le besoin de se faire plaisir un moment les attire, grâce aux formidables talents oratoires de « Jean Luc » dans sa « révolution new-look »

    Mais cela conduit aussi à d’autres chiffres, ceux des sondages, qui enivrent déjà « Jean Luc » et ses alliés qui, eux non plus, n’avaient pas eu de si jolis rêves depuis longtemps.

    Et si la mécanique électorale habituelle du pays se met en route comme tant de fois dans le passé, un triste équilibre pourrait se faire entre les voix ramassées par Jean Luc et celles gagnées par Nicolas Sarkozy au centre gauche et au centre tout court. Risque qui peut aller loin, l’évolution des sondages et les tendances qu’elle éclaire le prouvent amplement.

    Et le rêve irait se fracasser dans le gouffre où pataugent les promesses du Président-Candidat, par exemple, le maintien des exonérations de charges pour les heures supplémentaires (dont le prix est évalué par des économistes à quelques 380.000 emplois à temps complet en moins. Détail ici.)

    Et oui, camarades, foutus chiffres !

     

     


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  • Je lui suis reconnaissant. La pub pour une protection solaire m’a appris que j’avais un capital dans ma peau qu’il fallait sauvegarder et nourrir grassement. Une autre pub m’a appris que j’avais un capital « bucco-dentaire » qui exigeait que fréquemment je le polisse pour rester honnêtement blanchi. Grâce à la pub je suis passé de quasi indigent à capitaliste ! Je lui dois un grand remerciement.

    La campagne électorale amène avec elle une cousine par mésalliance de la pub. Elle est un peu pauvrette, un peu souillon, de celles que l’on n’invite aux raouts maison qu’une fois tous les lustres pour qu’elle ne s’incruste pas. Elle me fournit malgré tout la possibilité d’accroître mon faible magot.

    A crédit, bien sûr, mais venant d’où je viens, assisté que j’étais, je ne peux pas tout avoir d’un seul coup.

    Par exemple, pour les études de mes loupiots j’étais forcé de quémander une bourse. C’était de la solidarité nationale, m’a-t-on expliqué. C’est-à-dire, que tout le monde payant un petit rab d’impôts lorsqu’il le pouvait parce qu’ayant de bonnes rentrées, les minables comme moi pouvaient avoir moins de soucis à se faire pour leurs chiards. Madame Solidarité les prenait (chichement) en charge et hop, les plaçait de suite une marche plus haut que moi.

    Maintenant que même moi je suis capitaliste, c’est mieux, explique la propapub ; une banque spécialisée leur fera un prêt pour qu’ils puissent étudier et ils rembourseront lorsqu’ils auront du taf.

    Par rapport à moi, ils changeront tout de suite d’échelle et pourront mettre dans leur premier CV : dette d’études : tant et tant. Peut-être que plus elle est grande, la dette, mieux ils seront payés !

    La propapub ne le dit pas, mais commençant leur vie de travail comme capitalistes, même si c’est avec des chiffres négatifs, sûr que ça ira mieux qu’avant…

    C’est Madame Solidarité qui va être jalouse !

     


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  • Et cette saison le bonnet d’âne d’or coiffe…

    Pas de noms, juste quelque petites piques.

    « C’est de l’économie, imbécile ! » Depuis la grande période Bill Clinton, l’expression a fait l’entrée en matière de beaucoup d’articles, de commentaires, d’affirmations péremptoires. Il faut dire qu’elle ne mange pas de pain, puisqu’il n’y a pas des droits d’auteur et on peut la mettre un peu à toutes les sauces.

    Cette fois je suis tombé, après une ouverture rituelle avec la phrase en question, sur cette affirmation, parlant bien sûr des « français » : « nous en sommes toujours à discuter de la répartition des richesses au lieu de chercher des moyens de les accroître »

    C’est clair, c’est catégorique…et faux.

    On peut, bien entendu, dans un échantillon de 63 millions de personnes, trouver une fraction pour tout ce que l’on veut illustrer. C’est vrai même chez des éditorialistes, honorables économistes par-dessus le marché. Mais cela ne prouve rien et ne mène nulle part.

    Par contre, on peut affirmer qu’il n’y a pas lieu d’opposer « répartition de richesses » et « moyens de les accroître » les deux ambitions étant largement compatibles.

    On peut aussi affirmer qu’il est plus que logique de se demander : « accroître les richesses, pour quoi faire ? » Ce qui débouche nécessairement sur les critères de répartition.

    En réalité, derrière ces différentes approches du sujet il y a un autre questionnement que pas mal d’économistes (plus ou moins bien en cour dans la pensée dominante) tentent de nier : l’économie n’est pas une science exacte, ou sens ou le sont les sciences dites « dures » Il n’y a pas en économie des « lois » comme en physique, mais bien des règles de fonctionnement propres à chaque structure, elle-même résultant des choix politiques préalables.

    Ce « choix politique préalable » implicite ou explicite est tout à fait légitime. Il se décline du droit de tout citoyen, en démocratie, d’avoir des options personnelles, de les exprimer et de les défendre.

    Mais pas de les déguiser sous des habits techniques ou scientifiques en papier coloré. Le droit d’avoir des options personnelles implique la responsabilité de les assumer clairement.

    De tout temps, mais plus particulièrement à notre époque, tout un chacun et surtout les économistes, peut constater que depuis plus d’une décennie, un accroissement considérable des richesses s’accompagne d’un accroissement tout aussi considérable des inégalités. Dit autrement : depuis pas mal de temps les « moyens d’accroitre les richesses » se portent bien alors que leur répartition, elle, se porte fort mal !

    N’ayant aucune raison de douter de la capacité intellectuelle et de la consistance de la formation professionnelle de l’auteur de la phrase que je conteste, je ne peux que penser qu’il s’agit d’un simple cas de dogmatisme politique. J’entends par dogmatisme non pas le fait d’adhérer à tel ou tel choix politique, mais au fait de dévoyer l’analyse professionnelle pour la faire coïncider avec le choix politique en question.

    Dans le même ordre d’idées se situe le fait d’imputer « à la compétitivité coût » c’est-à-dire aux salaires, le mauvais état de l’industrie française. En ajoutant comme une litanie : « c’est à cause des 35 heures »

    L’INSEE, qui est peuplée de gens vicieux aimant triturer les statistiques dans tous les sens, parle dans une étude de publication récente (mais portant sur les années 1990 à 2004, seules années pour lesquelles les informations en questions sont disponibles) du « coût salarial unitaire »

    Le tableau ci-joint est extrait d’une de leurs publications :

    C’est quoi, ce truc ? C’est tout bête, c’est le coût réel de la main d’œuvre pour chaque unité produite. En d’autres mots, c’est ce que l’entreprise dépense vraiment pour ce concept.

    Quoi d’autre à voir dans ce tableau ? : L’accroissement de la productivité par tête a été bien plus important que l’accroissement du salaire par tête (les deux courbes en haut du tableau). Et les 35 heures ont pas mal joué dans ce sens, poussant à une recomposition des conditions de travail (payée par les travailleurs eux-mêmes, puisqu’ils ont augmenté leur production par tête bien plus que n’a augmenté leur salaire par tête).

    Conclusion : ce n’est en rien le niveau des salaires ou l’impact des 35 heures qui expliquent un manque de compétitivité. Si la France perd des marchés alors que l’Allemagne en gagne, les causes semblent se situer bien plus dans les choix des directions des entreprises que dans le niveau de la « compétitivité coût » au demeurant pas si mal placée que ça dans les comparaisons.

    Ce sont les positionnement de gamme (investissements inadéquats ou insuffisants ou carrément inexistants) ; le faible niveau de recherche-développement ; la mauvaise relation « donneur d’ordre- sous-traitant » collaborative en général en Allemagne, ce qui fortifie les deux parties, axée essentiellement sur les coûts en France, le donneur d’ordre pressurisant plus souvent qu’à son tour ses sous-traitants, qui du coup ont du mal à investir dans ses propres équipements de production et à fortiori dans sa propre recherche-développement.

    « C’est de l’économie, imbécile ! » Oui, mais pas seulement ni même principalement !

     

     


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