• Cohérence

    Certains regrettent qu’il n’y ait pas encore de combat « face à face » entre les deux prétendants ayant actuellement le plus de chance d’être en position de gouverner après le 6 mai.

    Pourquoi ?

    Il faudrait commencer par rappeler avec un mélange d’innocence et d’ironie que les luttes de gladiateurs, comme l’ordalie ont fait leur temps et que de nos jours, d’autres moyens, sinon plus civilisés, du moins plus conformes à l’état de nos sociétés assurent ce rôle.

    On peut aussi remarquer que, stratégiquement, chaque combattant, dans n’importe quelle forme de joute ou sport de combat, cherche à faire venir l’autre sur son terrain, là où il s’estime le plus fort, quelle qu’en soit la raison.

    En l’occurrence, celui qui encore en place a un bilan, n’a que deux options possibles : le défendre et proposer la « deuxième étape » argumentée et présentée en détail ou l’escamoter par tous les moyens, en particulier retardant autant que possible l’annonce de la suite pour éviter que la comparaison ne tourne à la critique des échecs, du non accompli.

    Le « challenger » par contre a tout intérêt, pour mieux se faire connaître, à mettre en évidence son programme et son profil et attitude particulières, différentes de celui en place, et se concentrer sur l’exposition et la défense de ce qu’il projette.

    C’est une première caractérisation des positions de N. Sarkozy et de F. Hollande.

    S’y ajoute une différence de conception aussi bien du rôle de l’occupant de la fonction à laquelle ils concourent que de la manière de l’exercer.

    Cette différence dévoile aussi certains traits très marquants de leur façon d’être. L’un est impulsif et peu enclin à « donner du temps au temps » quelle que soit la question examinée, tranchant de lui-même autant que faire se peut les différents sujets et si possible tous les sujets. Certains voient ceci comme une force, refusant d’accepter ou négligeant les limites de cette approche spécialement dans une charge aussi lourde que la fonction en jeu.

    L’autre au contraire se pourvoi toujours d’une démarche participative et accepte autant la considération d’autres avis que le sien et la délégation de compétences et responsabilités.

    Certains voient ceci comme une faiblesse, récusant la valeur apportée aux décisions par plus d’approfondissement, qui compenserait largement l’allongement réel ou supposé dû à l’absence de précipitation.

    Les cas d’application de cette grille d’analyse sont nombreux dans toute campagne électorale et plus particulièrement dans celle-ci de par l’écart énorme des deux personnalités en lice.

    Un triste exemple est celui de l’horripilant sujet Mérah. Le comportement inouï de ce détraqué et le déroulement de l’affaire jusqu’à la mort de l’individu ont donné lieu très vite à des questionnements sur sa gestion. Rien de plus normal en démocratie, d’autant plus qu’il a été question de sept morts, dont trois enfants et la connaissance et la compréhension fines de cette triste histoire est une condition incontournable pour tenter d’en éviter d’autres dans le futur.

    Que le Président en fonction, c’est son rôle, distribue des mentions honorables à ceux qui en ont participé, principalement les forces de l’ordre, rien de plus normal. Forces de l’ordre qui, comme leur nom l’indique dans sa double signification, ont la charge de faire respecter l’ordre légal et n’agissent pas d’elles-mêmes mais sous les ordres d’une hiérarchie.

    Maintenant, il faut laisser le pas à l’analyse, qui est autre chose que la répétition en boucle de quelques affirmations, d’où qu’elles viennent. Dommage que cela se passe pendant une campagne présidentielle, pouvant donner lieu à toutes les tentations d’instrumentalisation, que l’on veuille conduire le face à face politique « à la tronçonneuse » comme le promeuvent certains et non de moindres, ou que l’on cherche à le faire de manière sibylline, comme le font d’autres, parfois issus du même bataillon. Par exemple en accusant de façon plus ou moins voilée le Parti Socialiste d’on ne sait pas quelle faiblesse ou laisser-aller dans le traitement de cette affaire.

    Par chance pour les autorités en place, deux outils anciens étaient disponibles pour participer à la gestion de cette affaire : les plans Vigipirate pour l’environnement défensif, une Loi déposée sous M Giscard D’Estaing et, pour la recherche proprement dite, celle qui a permis de remonter à partir de l’adresse IP. de l’ordinateur utilisé pour le contact qui a été le théâtre du premier assassinat, la loi LSI, votée sous Jospin.

    Qui mieux qu’un juge impartial pour faire la lumière sur tout, sans se soucier du calendrier électoral et au seul profit de la vérité, dans le but d’éclairer les leçons à en tirer pour le futur ?

     

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Mai 2012 à 14:46
    in or out
    Personne ne peut deviner ce que sera le futur des Français après la victoire de François Hollande. Le sort de chacun d'entre eux repose en grande partie entre les mains de ce président socialiste. Wait and see.
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