• Deux fronts ?

    François Hollande est parti pour gagner la prochaine élection présidentielle. A moins que…

    Jusque-là, il a fait un parcours sans trop d’embardées, même si un peu plus de « cadrage » dès le départ aurait pu en éviter certaines. Mais dans l’ensemble, sa stratégie a tenu bon…la première partie de la course.

    Maintenant, dès lundi 19, s’ouvre la deuxième, avec campagne officielle et égalité de temps de parole.

    Finis les « vœux » aux corporations diverses et variées, ayant en particulier la vertu, pour celui qui a pu les pratiquer, et il ne s’en est pas privé, de ne pas être comptabilisables ni dans le temps de parole de campagne ni dans les dépenses engagées.

    Campagne officielle, donc, pendant laquelle chacun doit montrer ses vraies qualités et propositions crédibles et, on peut le souhaiter (si non trop l’espérer, malheureusement) éclairer l’avenir en s’adressant à des adultes et non jouer au Guignol avec des « coups » sans lendemain et le dénigrement comme arme suprême.

    François Hollande, donc, que personnellement je crois le plus capable d’avancer dans la bonne voie et de préparer l’avenir en apportant des réponses plus justes aux problèmes posés par la crise et, bien avant elle, par la place prise dans notre société par l’individualisme là où il fallait de la solidarité et de la modestie, puis, depuis, par une sorte d’égocentrisme qui a réduit tout ce qui n’était pas la Présidence du moment à des ornements d’un autre temps, affaiblissant par là-même la richesse et donc la force des structures de conduite du pays.

    Et il va devoir être présent sur deux scènes : celle qu’il sait le mieux occuper, de présentation sobre et argumentée du chemin qu’il propose d’arpenter. Et l’autre, où il doit faire face à ce que M Copé, avec sa finesse habituelle, nomme un combat politique inspiré du « massacre à la tronçonneuse »

    Et il doit être bon dans les deux et éviter de se laisser coller sur le dos des étiquettes infamantes.

    Mais ce n’est pas tout. Un deuxième front prend de l’ampleur, ragaillardi par le bon score dans les sondages du Front de Gauche, qui a réussi à faire remonter un peu le PC du trou sans fonds dans lequel il s’enfonçait depuis des années.

    S’il est certain que l’UMP et le Président-Candidat, en pondérant les attaques à telle ou telle cible, tentent d’aider cette remontée, qui peut affaiblir F. Hollande pour la course au premier tour, il est peu probable que leur intervention joue un rôle notable dans cette affaire.

    La remontée est due, en grande partie, aux qualités de tribun de J.L. Mélenchon et au vide mal comblé qu’ont laissé dans cette partie de l’électorat le retrait d’Arlette Laguiller et surtout d’Olivier Besancenot. Mais ce petit vin monte à la tête de certains des supporteurs du Front de Gauche et on voit fleurir depuis quelques jours des attaques de cette extrême gauche qui perd la boussole faisant du PS et de F. Hollande leur cible privilégiée. Quelque chose à mi-chemin entre la petite vengeance de celui qui ne se console pas de ne plus être assez représentatif dans la Nation pour retrouver la vieille place des années 50 et la politique du pire, malheureusement trop souvent pratiquée.

    Cette fraction de la gauche, toute à ses songes qui, comme pour les jeux vidéo, sort de la réalité pour se perdre dans le virtuel, oublie qu’une élection présidentielle, surtout de l’importance de celle-ci, ne se joue pas aux dés et ne permet pas l’attitude simplette de « se faire plaisir ». Et tant pis si le résultat sème une embouche supplémentaire dans le chemin des idées qu’ils prétendent défendre !

    Ce n’est pas réellement nouveau. Même le PS n’a réussi que partiellement à se donner comme cadre de travail une relation plus étroite à la réalité telle qu’elle est et en conséquence, à structurer son champ politique sur la base des possibles, pour pouvoir avancer.

    Et il ne s’agit pas de « moderniser » le corpus idéologique dans le sens conseillé « amicalement » par les mal-nommés « libéraux » de droite ou les tièdes de gauche, qui ne serait qu’un renoncement aux valeurs socle de la pensée de gauche.

    Il s’agit d’intégrer dans le raisonnement les forces réelles dont on dispose, l’état réel de la société, les conséquences qui peuvent découler des actions politiques  et, sur ces bases, bâtir un programme qui ait des chances d’être réalisé et permette d’abord une amélioration des situations sociales de ceux que l’on veut défendre parce que leur situation est précaire et ensuite de rendre plus juste l’équilibre social et économique de toutes les composantes de la Nation.

    Pour parvenir à ce résultat, il ne faut surtout pas se tromper d’adversaire.

    Dans 36 jours, F. Hollande et avec lui toute la gauche, doit être en tête de l’élection. Cet objectif est à lui seul la « feuille de route » vers un possible qui ne soit pas la prolongation des cinq années qui viennent de s’écouler.

     


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