• Foutus chiffres !

    Ceux qui ont de la mémoire savent comment pendant longtemps on a reproché au PS de tenir un discours dans l’opposition et de l’oublier si par hasard il arrivait au pouvoir. Et ce reproche était parfois juste.

    Ajuster le discours aux moyens, aux possibilités n’a rien d’honteux, d’absurde, surtout à gauche.

    Parce qu’on n’est pas moins « de gauche » en mettant ses pieds sur le sol ferme.

    Parce qu’on n’est pas moins de gauche en essayant de construire de manière durable, c’est-à-dire, moins exposé aux aléas du réel.

    Parce que on n’est pas moins de gauche, en somme, en défendant que la justice sociale s’applique à tous et qu’on est d’autant plus forts pour la défendre, en même temps que nos chères liberté, égalité et fraternité qu’on n’exclue pas à priori du bénéfice de nos projets ceux qui ne sont pas d’accord avec nous.

    C’est exactement ce que propose le candidat socialiste, malgré les montagnes de démagogie déployées face à lui, à droite, bien sûr, c’est dommage de prendre cette voie, mais on pourrait dire qu’en quelque sorte, « ils sont dans leur rôle »

    Mais également à gauche et pour le nommer, au Front de Gauche.

    Personne ne peut avoir le moindre doute sur les qualités d’orateur de Jean Luc Mélenchon. Personnellement, je n’ai pas le moindre doute non plus de son intégrité et son honnêteté. Mais pour ce qui est de l’économie réelle, des contraintes qu’impose une réalité politique, économique et sociale de laquelle il n’y a pas de sortie ni facile ni à court, ni même à moyen terme, il est à des années-lumière de ce qui l’entoure.

    Démagogiques donc ses myriades de belles promesses tout simplement parce rien ne permet de penser qu’il aurait demain les moyens de les mettre en application. Et si par un de ces détours surprenants de l’histoire il se trouvait après le 6 mai en position de les imposer, la crise prendrait un tournant violent, payé en premier lieu par les travailleurs qu’il est censé défendre.

    Travailleurs et gens de gauche sincère -et mal informée- que la place bancale que leur offre actuellement notre société, le besoin d’entendre une musique agréable, le besoin de se faire plaisir un moment les attire, grâce aux formidables talents oratoires de « Jean Luc » dans sa « révolution new-look »

    Mais cela conduit aussi à d’autres chiffres, ceux des sondages, qui enivrent déjà « Jean Luc » et ses alliés qui, eux non plus, n’avaient pas eu de si jolis rêves depuis longtemps.

    Et si la mécanique électorale habituelle du pays se met en route comme tant de fois dans le passé, un triste équilibre pourrait se faire entre les voix ramassées par Jean Luc et celles gagnées par Nicolas Sarkozy au centre gauche et au centre tout court. Risque qui peut aller loin, l’évolution des sondages et les tendances qu’elle éclaire le prouvent amplement.

    Et le rêve irait se fracasser dans le gouffre où pataugent les promesses du Président-Candidat, par exemple, le maintien des exonérations de charges pour les heures supplémentaires (dont le prix est évalué par des économistes à quelques 380.000 emplois à temps complet en moins. Détail ici.)

    Et oui, camarades, foutus chiffres !

     

     


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