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Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Oui, not' Monsieur oui not' bon Maître
Lorsque l'on part aussi vaincu
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux yeux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesseDemandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps du souffle d'un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?Rien à voir ?
C’est pourtant ces beaux vers de Jacques Brel qui me viennent en tête ce lundi, loin -ou peut-être pas tant que ça- des belles analyses qui fleurissent ce matin dans la presse, chacun mettant en avant ce qu’il aurait deviné…et souvent gardé pour lui !
A mon sens, la réalité est simple et pas nécessairement rassurante :
-Il y a clairement une entrée de François Hollande en tête de la dernière ligne droite.
-Il y a clairement un rejet du Président-Candidat-Sortant, quoi qu’il puisse dire ou faire pour le cacher.
-Il y a un mécontentement incompris, ou du moins pour lequel aucun des autres candidats n’a su proposer une alternative acceptable par ces 6,3 millions de personnes, pour lesquels il est difficile de dire et de croire qu’il s’agit de 6,3 extrémistes de la droite aveugle, héritière des heures d’égarement sombre du pays.
-Il y a eu ce fameux « feu de paille » de Jean Luc Mélenchon, qu’il aurait peut-être mieux protégé s’il ne s’était laissé trop vite griser par les foules qui l’ont, éphémèrement entouré principalement à trois reprises, comme on allait au bal « républicain » avant de rentrer tard à la maison et de reprendre la marche sur le sol pierreux le lendemain, oubliant des flonflons de la veille.
Et…rien n’est encore joué !
-François Hollande pourrait, devrait être le prochain Président de la République. Rationnellement, tout y est ; les solutions, les équipes, la force nécessaire. Mais le jeu électoral n’est pas toujours de la même rationalité que les analyses en cours de route.
Il n’y a pas une seconde de repos possible pour ceux qui le soutiennent, d’ici le 6 mai. Il n’y a aucun « recoin » clair ou obscur à comprendre et prendre en compte qui puisse être laissé pour plus tard.
Sauf que cela doit continuer à se faire avec le sérieux, la normalité qui seuls peuvent garantir que sa victoire sera le début du chemin qu’il annonce et tel qu’il l’annonce : sans plus de rêves que ceux possibles mais avec toute l’empathie qu’il a toujours revendiqué et montré avec ce « peuple » tant aimé dans les discours et si maltraité et méprisé ces dernières années.
-Nicolas Sarkozy continuera dans sa ligne, d’autant plus de promesses à la seconde qu’elles ne se concrétisent jamais, il l’a prouvé ces cinq dernières années, à la tête d’un pouvoir qu’il a voulu et exercé, entièrement centré sur sa personne et totalement soumis à ses seules options et décisions.
Il continuera à proposer et promettre sans cesse pour tenter d’éviter par tous les moyens que le regard ne se porte sans complaisance sur le seul bagage qu’il porte : le bilan de ses cinq années de mandature.
Alors, je me redis et je vous dis, amis lecteurs, les mêmes mots qu’au début :
Oui, not' Monsieur oui not' bon Maître
Lorsque l'on part aussi vaincu
C'est dur de sortir de l'enclave
Et pourtant l'espoir fleurissait
Dans les rêves qui montaient aux yeux
Des quelques ceux qui refusaient
De ramper jusqu'à la vieillesseDemandez-vous belle jeunesse
Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps du souffle d'un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
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