• Vous connaissez cette expression ?

    D’après mon dictionnaire elle daterait de 1732 et veut dire « Courir de côté et d’autre ».

    Je la dédie au « journaliste moyen » celui qui rends compte, par exemple, de l’évolution des positions des candidats à la présidentielle et qui, dans la finesse de sa perception, pré voit, jamais si bien dit, ce qui va arriver.

    Ce n’est pas de la manipulation, loin de là, c’est un tic, peut-être une maladie génétique, à moins qu’elle ne soit dégénérative, qui sait.

    Un exemple : Le Président-Candidat, avec son art indiscutable de la communication et une fois la parole (de candidat) reprise après avoir cédé la place et les micros au Président-pas-candidat-pendant-deux-jours, aurait« été remis en selle ». C’est une partie de la presse qui l’affirme, y compris Le Monde, le journal dit de « référence ».

    Pourquoi ? Parce qu’il a joué son rôle de Président. Et donc du coup, nous dit-on, « Brusquement tout est devenu plus compliqué pour le candidat socialiste » qui lui, n’étant pas (encore) président, n’avait pas tous les projecteurs braqués sur lui.

    « Remis en selle »

    Et le bilan de la mandature ?

    Et le programme proposé pour celle à venir ?

    Et, chaque chose en son temps, les questions encore sans réponse dans le déroulement et la conduite de l’opération anti-terroriste ? (Tous les journalistes accrédités ne sont pas tombés dans la poisse de la maladie citée plus haut. Heureusement, ils sont quelques-uns, écrivant dans des publications de tout bord, à poser ces questions)

    Et les responsabilités dans l’état du pays et dans l’inadéquation de certaines des mesures engagées, plus aptes à accroitre les difficultés qu’à les résoudre ?

    Ce ne serait pas d’actualité.

    Même un grand quotidien (et des petits, mais moins prétentieux, ils ont plus d’excuses) peut marcher sur une peau de banane bien placée, surtout lorsque ses journalistes ont la tête qui tourne à force de courailler.

    Les citoyens seraient-ils aussi simplets que l’envisagent certains ?

     


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  • Chez moi, les murs sont tellement peu épais que j’entends toutes les conversations de mes voisins de palier.

    Ce soir, par exemple, chez mon voisin de droite :

    Chérie, tu sais que je ne lis que des journaux sérieux, ce n’est pas demain que je vais m’acheter Libé. Alors, tient toi bien, tu sais ce qu’il dit, mon journal ? Que d’après COE-Rexecode, notre institut à nous, celui qui s’appuie sur le réalisme des entreprises, c’est François Hollande, qui répond le mieux à leurs vœux d'assainissement.

    Donc on nous ment, si on veut éviter le pire, il va falloir qu’on vote socialiste, tu te rends compte ?

     

    Un peu plus tard, chez mon voisin de gauche :

    Mon amour, je suis vanné ; le métro après une journée de taf, c’est crevant. J’ai envie de m’éclater un peu, ce soir. On se fait un petit resto et un cinoche ?

    Moi aussi, j’ai envie de respirer un peu. J’ai une meilleure idée et moins chère. Il reste une baguette, je te propose un jambon-beurre et on va au meeting de Mélenchon, rêver un peu sans penser à la galère qui reprend demain matin ; cinoche pour cinoche !

     


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  • Si on sort un temps de la France et de ses tiraillements politiques, un petit instant mis en quasi-sourdine par les assassinats de Toulouse et de Montauban, on voit qu’il reste de par le monde autant quelques lueurs d’optimisme que de peurs des lendemains pas si éloignés et pas forcements chantants.

    Est-on réellement commencé à sortir de la crise ? Certainement pas. Si les affaires locales brouillent un peu la vision, la crise économique mondiale est encore, latente avec plus ou moins de violence, là et bien là.

    Y-a-t-il des chemins qui se dévoilent pour changer la donne et envisager, enfin, de s’éloigner de ce trou noir ? Oui, mais pas simples, alliant le besoin de compétences réelles au besoin de courage pour faire, non des petits toilettages ou des maquillages type émission télé, mais des propositions fortes, nouvelles accompagnées des moyens de les mettre en œuvre sans délai.

    Et la chose ne peut pas se réduire à un débat théorique entre pro-Keynésiens et anti-Keynésiens, mais à véritablement oser penser un monde autre et surtout commencer à le mettre en pratique.

    Il est instructif de lire ce que pensent des prévisionnistes pro-européens convaincus, qui, dès 2006 alertaient sur l’imminence de la crise que nous avons le malheur de vivre, en particulier depuis 2008.

    Une de leurs publications, datée de fin 2011 met l’accent sur les « Conseils aux leaders du G20 : Les trois priorités stratégiques du G20 en 2012/2014 pour éviter une « décennie tragique »

    On peut y trouver un peu d’optimisme mâtiné d’autant de réalisme que possible dans le cadre d’une prévision. Cela vaut la peine de le lire !

    Lire les « Conseils aux leaders » ici.

     

     


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  • Technique importée de l’expérience militaire dans le débat politique, la cible mouvante, combinée avec la manipulation des médias rend très turbulent le débat politique, tout en le vidant de l’essentiel de son sens par le manque d’approfondissement et le sacrifice des données « lourdes » du sujet au profit de petites phrases choc.

    Avantages, à défaut d’avoir un programme structuré et surtout acceptable par une majorité que l’on chercherait à rendre éclairée et lui apportant des véritables informations vérifiables sur tous les sujets, cette technique permet de créer un rideau de fumée permanent en escamotant la possibilité de cerner la position de la cible avec le moins d’erreur possible.

    Renforcée par des leurres, rôle pris dans les discours par des clichés fixes, cette méthode est redoutable en ce sens qu’elle rend difficile l’évaluation des arguments, sauf à prendre sur tout sujet le temps d’analyse et de réflexion que la responsabilité citoyenne exigerait, ce que le pêché mignon de notre époque, d’aller vite pour aller vite, rend difficile.

    Notre Président-Candidat est un expert indiscutable dans ces techniques et après avoir préparé le terrain, son entrée en campagne serait presque un modèle de la chose.

    Un des clichés fixes ayant sa préférence est l’immigration, cliché sur lequel il s’en donne à cœur-joie. Et sur lequel ses affirmations ne reposent pas sur la réalité constatée.

    D’abord par l’importance numérique de l’immigration. En Allemagne, par exemple, la population immigrée par rapport à la population totale est presque 50% plus importante qu’en France, sans que cela pose un problème à ce pays, dont on voudrait ces derniers temps, du moins en paroles, copier le modèle économique.

    Ensuite par l’amalgame trop souvent faite entre les immigrés et leurs enfants nés en France, sautant allègrement sur le concept fondamental du droit du sol pour définir la nationalité d’un individu.

    Enfin, par la désinformation sur la valeur économique que les immigrés représentent pour le pays, en mettant en exergue « LE » immigré tricheur -il y en a, comme dans toutes les catégories de la population- comme représentatif « DES » immigrés.

    C’est aussi absurde, mensonger, éloigné de la réalité que serait considérer TOUS les hommes politiques corrompus en mettant en exergue quelques-uns, -et oui, ils existent, tout camp politique confondu- réellement véreux. Ou déclarer tous les médecins immoraux en faisant une caricature de cette profession à l’aide de tel ou tel médecin effectivement loin de toute éthique professionnelle et plus soucieux de sa position sociale et ses rentrées économiques que du serment d’Hippocrate.

    Cette manière de procéder a pour le Président-Candidat l’avantage de détourner l’attention sur le fait que la ligne qu’il a essayé d’implanter sur ce sujet, dite « d’émigration choisie » est un échec.

    Cela évite aussi de trop laisser voir la profonde injustice des restrictions au regroupement familial, que l’on cherche à affaiblir en rendant de plus en plus compliqués les mariages mixtes.

    De même l’absurdité que représente le durcissement des conditions accordées aux étudiants étrangers en France. C’est une manière d’affaiblir le pays à court terme, ce que bon nombre de chefs d’entreprise cherchent à faire comprendre au gouvernement, et à long terme, c’est catastrophique, bloquant une des grandes filières pour faire connaître la France et ses possibilités scientifiques et techniques à l’étranger.

    L'avenir de la France et le dynamisme social et économique futurs, sans parler de l’Ethique défendue par notre pays depuis tant de siècles mérite mieux, sur ce sujet comme sur d’autres.

    Pour aller plus loin sur l’immigration: le démographe François Héran argumente  l’échec de l’immigration choisie, dans un texte publié in extenso par Alternatives Economique de mars 2012 (accès limité : ici) repris en partie par le Nouvel Observateur en accès libre : ici

     

     

     

     


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  • François Hollande est parti pour gagner la prochaine élection présidentielle. A moins que…

    Jusque-là, il a fait un parcours sans trop d’embardées, même si un peu plus de « cadrage » dès le départ aurait pu en éviter certaines. Mais dans l’ensemble, sa stratégie a tenu bon…la première partie de la course.

    Maintenant, dès lundi 19, s’ouvre la deuxième, avec campagne officielle et égalité de temps de parole.

    Finis les « vœux » aux corporations diverses et variées, ayant en particulier la vertu, pour celui qui a pu les pratiquer, et il ne s’en est pas privé, de ne pas être comptabilisables ni dans le temps de parole de campagne ni dans les dépenses engagées.

    Campagne officielle, donc, pendant laquelle chacun doit montrer ses vraies qualités et propositions crédibles et, on peut le souhaiter (si non trop l’espérer, malheureusement) éclairer l’avenir en s’adressant à des adultes et non jouer au Guignol avec des « coups » sans lendemain et le dénigrement comme arme suprême.

    François Hollande, donc, que personnellement je crois le plus capable d’avancer dans la bonne voie et de préparer l’avenir en apportant des réponses plus justes aux problèmes posés par la crise et, bien avant elle, par la place prise dans notre société par l’individualisme là où il fallait de la solidarité et de la modestie, puis, depuis, par une sorte d’égocentrisme qui a réduit tout ce qui n’était pas la Présidence du moment à des ornements d’un autre temps, affaiblissant par là-même la richesse et donc la force des structures de conduite du pays.

    Et il va devoir être présent sur deux scènes : celle qu’il sait le mieux occuper, de présentation sobre et argumentée du chemin qu’il propose d’arpenter. Et l’autre, où il doit faire face à ce que M Copé, avec sa finesse habituelle, nomme un combat politique inspiré du « massacre à la tronçonneuse »

    Et il doit être bon dans les deux et éviter de se laisser coller sur le dos des étiquettes infamantes.

    Mais ce n’est pas tout. Un deuxième front prend de l’ampleur, ragaillardi par le bon score dans les sondages du Front de Gauche, qui a réussi à faire remonter un peu le PC du trou sans fonds dans lequel il s’enfonçait depuis des années.

    S’il est certain que l’UMP et le Président-Candidat, en pondérant les attaques à telle ou telle cible, tentent d’aider cette remontée, qui peut affaiblir F. Hollande pour la course au premier tour, il est peu probable que leur intervention joue un rôle notable dans cette affaire.

    La remontée est due, en grande partie, aux qualités de tribun de J.L. Mélenchon et au vide mal comblé qu’ont laissé dans cette partie de l’électorat le retrait d’Arlette Laguiller et surtout d’Olivier Besancenot. Mais ce petit vin monte à la tête de certains des supporteurs du Front de Gauche et on voit fleurir depuis quelques jours des attaques de cette extrême gauche qui perd la boussole faisant du PS et de F. Hollande leur cible privilégiée. Quelque chose à mi-chemin entre la petite vengeance de celui qui ne se console pas de ne plus être assez représentatif dans la Nation pour retrouver la vieille place des années 50 et la politique du pire, malheureusement trop souvent pratiquée.

    Cette fraction de la gauche, toute à ses songes qui, comme pour les jeux vidéo, sort de la réalité pour se perdre dans le virtuel, oublie qu’une élection présidentielle, surtout de l’importance de celle-ci, ne se joue pas aux dés et ne permet pas l’attitude simplette de « se faire plaisir ». Et tant pis si le résultat sème une embouche supplémentaire dans le chemin des idées qu’ils prétendent défendre !

    Ce n’est pas réellement nouveau. Même le PS n’a réussi que partiellement à se donner comme cadre de travail une relation plus étroite à la réalité telle qu’elle est et en conséquence, à structurer son champ politique sur la base des possibles, pour pouvoir avancer.

    Et il ne s’agit pas de « moderniser » le corpus idéologique dans le sens conseillé « amicalement » par les mal-nommés « libéraux » de droite ou les tièdes de gauche, qui ne serait qu’un renoncement aux valeurs socle de la pensée de gauche.

    Il s’agit d’intégrer dans le raisonnement les forces réelles dont on dispose, l’état réel de la société, les conséquences qui peuvent découler des actions politiques  et, sur ces bases, bâtir un programme qui ait des chances d’être réalisé et permette d’abord une amélioration des situations sociales de ceux que l’on veut défendre parce que leur situation est précaire et ensuite de rendre plus juste l’équilibre social et économique de toutes les composantes de la Nation.

    Pour parvenir à ce résultat, il ne faut surtout pas se tromper d’adversaire.

    Dans 36 jours, F. Hollande et avec lui toute la gauche, doit être en tête de l’élection. Cet objectif est à lui seul la « feuille de route » vers un possible qui ne soit pas la prolongation des cinq années qui viennent de s’écouler.

     


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