• Loups

    Les mots sont des véritables merveilles ! Ils sont censés servir, c’est leur rôle original, basique, à désigner les choses.

    Mais pas toujours…ils peuvent aussi tournoyer de bouche en oreille et avec quelle facilité, pour ne pas désigner les dites choses, pour masquer le fond des attitudes et des intentions, pour dissimuler des choix…

    Dans des périodes comme celle que nous vivons actuellement, d’invasion de l’espace publique par des déclarations, des tirades, des discours, difficile parfois de distinguer sous les atours dans lesquels ils sont enveloppés, la grâce ou la disgrâce de leur petit corps.

    Loup à grosse ficelle que cette TVA révisée à la hausse sous-titrée « sociale ». Sa raison d’être réelle est de faire porter à son augmentation une fraction des cotisations sociales actuellement payées par les entreprises, ainsi soulagées d’une partie de leurs « charges » L’excuse qui sert de justification à cette martingale est la volonté de réduire l’incidence du coût du travail sur les produits élaborés en France pour les rendre plus compétitifs.

    Avec ce tour de passe-passe, les produits français seraient moins chers à l’exportation (faite « hors taxes ») du montant de la réduction de cotisations. Mais par forcement sur le marché national ; cela dépend de la décision des entreprises de répercuter la baisse sur le prix…ou de profiter pour augmenter leur marge brute. En même temps, les prix des produits importés, soumis à la TVA, augmenteraient automatiquement du montant de l’accroissement du taux.

    Malheureusement, la TVA est un impôt à taux fixe, qui pèse donc proportionnellement plus sur les consommateurs à bas revenus que sur ceux à moyens et hauts revenus. L’effort le plus important, proportionnellement, sera supporté par ceux qui ont le moins de moyens. Drôle de conception du surnom « sociale » (Pour aller plus loin, cliquer ici)

    Loup à grosses larmes : tout le monde a entendu les fortes protestations de ce grand patron qui vient de réaliser un « bonus » de quelque 16 millions d’euros correspondant à la « part variable » de sa rémunération de quelques années, pour le mettre à l’abri d’une éventuelle future sur-taxation « Hollande »

    Passons sur le fait que sa part de salaire « fixe » ait été pendant cette période de 900.000€ par an, ce qui, tous impôts déduits, permet tout de même de vivre assez correctement. A son corps défendant, il va illustrer, et comment ! la nécessité de repenser les grandes rémunérations avec des critères plus éthiques, qu’il s’agisse d’un grand patron, d’un footballeur ou d’un artiste de variétés.

    Mais ce qui nous intéresse ici c’est son argumentation de défense : il affirme pour cela que : « en France on condamne la réussite » En d’autres mots, lui, grand patron artiste de la réussite ne doit pas être concerné par l’effort de solidarité dont le pays a besoin pour sortir de l’ornière. Réussir serait un sauf-conduit pour le sauve qui peut. Il ne l’a pas encore dit, mais il doit penser que lui, dans sa fonction, il n’y est pour rien dans la crise.

    Et les quelque millions d’individus ordinaires qui vont payer plus de TVA, plus d’impôts, alors qu’ils ont déjà du mal à boucler leurs fin de mois, en quoi sont-ils co-responsables de la crise ?

    Ce grand patron s’est trouvé, lui -quel manque de pot !- sous les feux de la rampe au « mauvais moment » Il ne doit pas d’être le seul ce mois-ci à avoir un magot, légalement gagné ou pas, à vouloir soustraire rapidement si possible aux fourches fiscales. Le beau mot « réussite » masque sous ses plis ceux d’immunité face aux exigences d’une catastrophe économique qui mord aveuglement tous les (autres) membres de la société.

    Loup pour joueurs de dés : la Deutsche Börse, opérateur privée de la bourse de Francfort lance via sa filiale Eurex un « contrat à terme » sur les obligations d’Etat françaises. Dit autrement, on spécule sur ce que pourrait « valoir » la dette française à un délai donné et on paye une prime pour se garantir d’éventuelles variations malencontreuses.

    C’est un héritage des protections financières mises au point, en particulier, pour se protéger contre un effondrement des cours de matières premières agricoles, fluctuantes en fonction des aléas climatiques.

    L’existence même d’un tel « produit financier dérivé » fonde l’hypothèse d’un possible « effondrement » de cette dette d’Etat. Dit avec moins de précautions, des investisseurs peuvent « jouer » pour ou contre la capacité et la volonté de la France d‘honorer ses obligations à un moment donné.

    Mon petit loup, sous la soie noire de « produit dérivé » cacherais-tu le faciès de l’égoïsme et de la finance débridée ?

     

     


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