• Des frontières à tout-va, les critères de la séparation, de l’éloignement, de la solitude chez soi comme facteurs clés d’identification du pays.

    Cela vient de loin, avec les tentatives plus que regrettables autour de l’identité française, avec la stigmatisation des cibles expiatoires, tombée cette fois sur les Roms. Tout un train de paroles, quelques fois des actes administratifs qui ont donné droit de cité aux idées que seul le FN osait défendre jusqu’à présent.

    Avec comme première conséquence, au lieu et place du bénéfice escompté par une majorité en mauvaise posture, ce que Jean Marie Le Pen annonçait depuis longtemps : s’il faut choisir entre l’original et la copie, c’est l’original qui l’emporte.

    Or, nombreux sont ceux qui alertent sur les conséquences de cette « glissade » Le dernier en date est l’économiste Thierry Pech qui remarque « Comme devrait nous le rappeler l’expérience des années 1930, la recette idéologique de Marine Le Pen est infiniment plus redoutable que celle de son père » Son succès au premier tour de dimanche 22 étant parfaitement corrélé avec son « cocktail national-social » (Alternatives Economiques N° 313, Mai 2012)

    Pourquoi cela ?

    Manque de programme, fuite devant toute possibilité d’avoir à défendre le bilan de la mandature qui s’achève et avec de tels poids aux pieds, course folle vers le précipice verbal pour tenter de garder le pouvoir « à tout prix »

    Quitte à envisager l’avenir du pays en petit village gaulois, en réserve d’indiens. Cela n’est que de la rhétorique de campagne électorale, sans conséquences pratiques pour le futur ? Mauvaise défense pour des hommes et des femmes qui par confort -ou lâcheté- se cachent derrière leur petit doigt. Et qui demain tenteront de se dédouaner en mettant tout sur le seul dos de celui qui a prononcé ces paroles…

    Quel dommage de voir toute une partie de la Nation oublier son histoire, oublier ce qui l’a grandi, ce qui lui a permis de figurer pendant les grandes Nations malgré sa petite surface. Il est loin le temps où le RPR Michel Noir disait préférer perdre les élections que perdre son âme !

    Vivement dimanche prochain que le « Peuple » dise irrévocablement vers quel avenir il se tourne !

     


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  • " Dans l'excellent catalogue de l'exposition "Signes de la collaboration et de la résistance" ed. Autrement 2002, p. 52, il y a deux documents concernant ce slogan.
    Le n° 105 est l'affiche officielle pour le 1er mai, décrété fête officielle du régime, à cause de la Saint Philippe, et fête du travail chômée. Trois millions d'affiches célébrant le 1er mai sont placardées dans les deux zones (après autorisation allemande dans la zone nord). le propos "Je tiens mes promesses..." est une constante dans la propagande du régime jusqu'à l'occupation de la zone sud, en novembre 1942, on comprend pourquoi. Sur cette affiche de E.-M Pérot, on voit une poignée de main entre Pétain et un ouvrier avec des cheminées d'usines à l'arrière-plan et un immense "je tiens...." au premier plan et la francisque en haut. » (Extrait du blog : http://la-guerre-au-jour-le-jour.over-blog.com/article-19001673.html)

     

     


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  • Toi et tes amis de gauche, vous vous connaissez un peu en économie ?

    C’est une très vieille personne qui me posait cette question. Une personne assez ouverte malgré son grand âge pour envisager d’entendre une réponse positive, alors que tant de Cassandres affirment le contraire à longueur des journées.

    Pourtant, certaines choses devraient sauter aux jeux de tout le monde. Même les médias « généralistes » (comprenez, qui font leur beurre avec les jeux, les concours, le sport, les séries, surtout à grande force lacrymale) même ceux-là en parlent :

    Notre planète est au bord d’une grande catastrophe écologique de par l’action de l’homme. De l’action industrielle notamment, car la cueillette de fruits dite « de subsistance » ou les randonnées à pied dans la forêt n’endommagent pas trop notre belle Terre. Pourtant, les grands ténors de « l’économie industrielle dominante » continuent à nous dire ce qui est bien et qui « sait » de quoi il parle -ceux qui disent comme eux- et qui raconte des carabistouilles.

    Pendant ce temps les glaces fondent, les ressources s’épuisent et les « corrections souhaitables» sont remises au lendemain dès qu’elles sont envisagées.

    C’est un grand malheur, les experts bien en cour en conviennent, mais c’est un peu la faute à pas de chance, pas celle de leurs théories !

    Notre modèle social, en Europe et en particulier en France, va mal. Et ce serait la faute aux fraudeurs (2% environ, d’après les organismes de gestion). Les mêmes que tout à l’heure, qui n’ont pas eu la capacité d’empêcher cette dérive, cadenassés et bâillonnés qu’ils étaient par des affreux profiteurs, nous disent comment il faut faire pour redresser la situation : resserrer les cordons de la bourse car moins il y aura des picaillons qui en sortent plus il y en aura dedans. Fallait y penser !

    Bien sûr, ce sera dur (pour les autres) mais à terme, tout le monde (vous) aurez une bonne chance de….mourir sain et guéri…

    C’est encore un grand malheur, les experts bien en cour en conviennent, mais c’est un peu la faute à pas de chance, pas celle de leurs théories !

    Dans le monde entier les inégalités se creusent ; des pays qui semblaient lancés pour vivre de mieux en mieux trainent des cohortes de « travailleurs pauvres » de « mal-logés » de chômeurs, de friches industrielles et habitationnelles et tout cela au moment où les chiffres de la richesse économique des nations atteignent des records inégalés. Pourtant, toujours les mêmes du début, nous font la leçon sur ce qui serait une « bonne » économie : la leur, qui profitera un jour ou l’autre à tout le monde, sans préciser dans combien de générations, celles qui seront perdantes avec en tête le mirage d’un paradis, évidemment non terrestre, mais paradis tout de même, on nous le répète…

    C’est un troisième grand malheur, les experts bien en cour en conviennent, mais c’est un peu la faute à pas de chance, pas celle de leurs théories !

    C’est l’économie qui veut ça, affirment sans rougir les dits experts, car ce qui vous défrise, vous autres gauchistes mal dégrossis, c’est le sujet de la politique mais pas celui de l’économie.

    L’économie, tel que nos Folamour la conçoivent, serait une sorte de carapace à l’intérieur de laquelle nous, la Terre entière et les habitants qui vont avec, seraient enfermés, comme dans une sorte de noix, ayant tous les droits que l’on voudra sauf celui de chercher des règles de fonctionnement qui permettent une vie harmonieuse pour tous les reclus ; une gestion de la chair de la noix telle qu’elle n’explose pas, bref, une forme d’activité économique (ça vient du grec : Oikonomos, l’art de bien administrer la maison) qui se soucie de tout un chacun et pas seulement des « forts » des « rapides » des « haut du panier social »

    Pour eux, l’économie fonctionne et ne peux fonctionner que selon la technique dite de la piscine à débordement : il y en a qui y nagent, et leurs remous font couler l’eau par les bords, et cette eau en trop arrose ceux qui se contentent de voir nager les nageurs. C’est beau, comme image, mais alors, comme théorie économique…

    C’est, pour conclure les bavardages, un grand malheur, les experts bien en cour en conviennent, mais c’est un peu la faute à pas de chance, pas celle de leurs théories !

    Et n’y aurait-il pas un chemin de l’économie ainsi décrite vers la gauche (politique), chemin qui serait fléché par la question : pourquoi faut-il remplir d’abord la piscine, où quelques-uns seulement se baignent pendant que d’autres, tous les autres, ont juste de quoi tremper leurs orteils dans le petit filet d’eau qui déborde ?

    Et ça débouche sur un autre chemin, qui rebrousse la pente avec la question : que faut-il faire pour que l’eau arrose tout le monde et les piscines ne soient remplies qu’avec l’eau qu’on ne boira pas ?

    On peut le dire autrement : le choix politique conditionne les règles économiques à mettre en place et à suivre. Ou, en langage ordinaire : on met les bœufs devant la charrue.

    Impossible, disent les experts en expertise et bien en cour, l’économie fonctionne comme on vous le dit, point barre. C’est un grand malheur, conviennent-ils (en off), mais c’est un peu la faute à pas de chance, pas celle de leurs théories !

    Mais, mais, il y a toujours une grande gueule qui refuse la fatalité et propose autre chose. Est-ce possible ?

    Prenons un exemple : la France là, maintenant, tout de suite (enfin, après le 6 mai)

    Facile ? Non, très difficile car, excusez-nous, chers experts, vous avez mis la pauvre Marianne (et nous avec) dans un sale état ; elle trempe dans une sacre mouise (et nous toujours avec). Mais si le jeu n’est pas de repomper l’eau qui dégouline pour remplir encore plus la même piscine, mais si on peut, nous aussi, un jour faire monter l’eau jusqu’aux chevilles, et ainsi de suite, on trouvera la force et la patience nécessaire. Vous savez ce que l’on dit : si le feu vaut la chandelle, ça va. Si c’est pour rester les orteils dans l’eau qui dégouline et basta, ça ne va pas.

    Possible ? Oui, bien sûr. Car avec le temps, nous avons aussi nos experts à nous, qui connaissent aussi bien que vous les « règles de fonctionnement » mais les leurs sont plus équilibrées, plus égalitaires. Tenez, ces jours-ci, un de ceux qui ne veulent pas se contenter de se mouiller les orteils, a écrit un petit topo sur vos jeux de massacre et sur comment changer le cap.

    C’est un brave type, Pierre-Alain Muet qu’il s’appelle, ancien professeur d’économie à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Ecole polytechnique, directeur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il a été fondateur et président délégué du Conseil d’analyse économique.

    Il vient de faire connaître ses dernières analyses dans un petit texte : « Contrevérités et tristes réalités des années Sarkozy » où il parle de comment fonctionnait votre piscine et de comment on peut commencer à faire autrement.

    Je l’ai fait lire à ma vieille amie, qui s’est dit qu’au fond, il y a tout de même de l’espoir. Si ça vous tente, vous pouvez le lire ici

    Il n’y a pas de formule choc, d’autant plus mensongère qu’elle est courte, genre la très lapidaire « travailler plus pour gagner plus ». Toutes ces lectures pour comprendre et ensuite accompagner nos prochains nouveaux gouvernants prennent un peu de temps. Mais il faut ce qu’il faut : remonter la pente pour sortir du gouffre où on nous a plongés demande des efforts, mais c’est pour la bonne cause !

     


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  • On en a beaucoup parlé ces dernières années, beaucoup de larmes ont été versées à l’évocation des marchés financiers et de leur vitrine publique la plus visible : les banques et organisations financières. D’un côté, larmes de perdants, nombreux depuis 2007, de l’autre, en volume d’autant plus gros qu’il fallait tenter d’escamoter les précédentes, larmes de crocodile…

    Un petit livre est venu récemment donner quelques précisions sur la vie triste, disent-ils, des banques et des banquiers. Il est écrit par M. Pascal Canfin, Député européen (EELV) et vice-président de la commission spéciale sur la crise financière. Autrement dit, témoin privilégié de la cascade de larmes de crocodile.

    C’est un plaisir de faire une petite fiche sur ce mini grand texte et d’inciter à sa lecture. Il n’est pas cher, 5€ ; pas très long, 123 pages ; sauf le titre : « Ce que les banques vous disent et pourquoi il ne faut presque jamais les croire » (éditions les petits matins)

    Je ne veux pas vous gâcher le plaisir de le lire, donc je me contente de quelques petits extraits, pour vous mettre l’eau à la bouche :   

    « Pendant les trente dernières années, les responsables politiques -de droite, mais aussi trop souvent de gauche- ont sciemment abrogé les unes après les autres les règles encadrant les activités financières. Par pure idéologie, ils ont laissé se développer une créature monstrueuse qui a totalement échappé à leur contrôle »

    Sur les agences de notation : « obtenir qu’elles n’aient plus le droit de faire des préconisations politiques »

    Sur le « Trading à haute fréquence » qui représente aujourd’hui 60% des transactions financières aux Etats Unis et 35% en Europe : « le trading de haute fréquence est le symbole des marchés financiers dont l’objectif n’est plus de favoriser le développement des entreprises mais de servir l’intérêt des spéculateurs »

    Et ainsi de suite, il décrypte les mensonges derrière lesquels se cachent la défense égoïste d’un petit nombre d’acteurs privilégiés qui pompent à leur seul profit, l’essentiel du suc de l’économie.

    C’est ce constat qui l’amène à se fixer un programme clair :

    « S’approprier les questions financières est une des clés pour sortir de la crise. Car sans démocratisation de la finance, nous assisterons à la financiarisation de la démocratie »

     


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  •  

    Oui, not' Monsieur oui not' bon Maître
    Lorsque l'on part aussi vaincu 
    C'est dur de sortir de l'enclave
    Et pourtant l'espoir fleurissait
    Dans les rêves qui montaient aux yeux
    Des quelques ceux qui refusaient
    De ramper jusqu'à la vieillesse
    Demandez-vous belle jeunesse 
    Le temps de l'ombre d'un souvenir
    Le temps du souffle d'un soupir
    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

    Rien à voir ?

    C’est pourtant ces beaux vers de Jacques Brel qui me viennent en tête ce lundi, loin -ou peut-être pas tant que ça- des belles analyses qui fleurissent ce matin dans la presse, chacun mettant en avant ce qu’il aurait deviné…et souvent gardé pour lui !

    A mon sens, la réalité est simple et pas nécessairement rassurante :

    -Il y a clairement une entrée de François Hollande en tête de la dernière ligne droite.

    -Il y a clairement un rejet du Président-Candidat-Sortant, quoi qu’il puisse dire ou faire pour le cacher.

    -Il y a un mécontentement incompris, ou du moins pour lequel aucun des autres candidats n’a su proposer une alternative acceptable par ces 6,3 millions de personnes, pour lesquels il est difficile de dire et de croire qu’il s’agit de 6,3 extrémistes de la droite aveugle, héritière des heures d’égarement sombre du pays.

    -Il y a eu ce fameux « feu de paille » de Jean Luc Mélenchon, qu’il aurait peut-être mieux protégé s’il ne s’était laissé trop vite griser par les foules qui l’ont, éphémèrement entouré principalement à trois reprises, comme on allait au bal « républicain » avant de rentrer tard à la maison et de reprendre la marche sur le sol pierreux le lendemain, oubliant des flonflons de la veille.

    Et…rien n’est encore joué !

    -François Hollande pourrait, devrait être le prochain Président de la République. Rationnellement, tout y est ; les solutions, les équipes, la force nécessaire. Mais le jeu électoral n’est pas toujours de la même rationalité que les analyses en cours de route.

    Il n’y a pas une seconde de repos possible pour ceux qui le soutiennent, d’ici le 6 mai. Il n’y a aucun « recoin » clair ou obscur à comprendre et prendre en compte qui puisse être laissé pour plus tard.

    Sauf que cela doit continuer à se faire avec le sérieux, la normalité qui seuls peuvent garantir que sa victoire sera le début du chemin qu’il annonce et tel qu’il l’annonce : sans plus de rêves que ceux possibles mais avec toute l’empathie qu’il a toujours revendiqué et montré avec ce « peuple » tant aimé dans les discours et si maltraité et méprisé ces dernières années.

    -Nicolas Sarkozy continuera dans sa ligne, d’autant plus de promesses à la seconde qu’elles ne se concrétisent jamais, il l’a prouvé ces cinq dernières années, à la tête d’un pouvoir qu’il a voulu et exercé, entièrement centré sur sa personne et totalement soumis à ses seules options et décisions.

    Il continuera à proposer et promettre sans cesse pour tenter d’éviter par tous les moyens que le regard ne se porte sans complaisance sur le seul bagage qu’il porte : le bilan de ses cinq années de mandature.

    Alors, je me redis et je vous dis, amis lecteurs, les mêmes mots qu’au début :

    Oui, not' Monsieur oui not' bon Maître
    Lorsque l'on part aussi vaincu 
    C'est dur de sortir de l'enclave
    Et pourtant l'espoir fleurissait
    Dans les rêves qui montaient aux yeux
    Des quelques ceux qui refusaient
    De ramper jusqu'à la vieillesse
    Demandez-vous belle jeunesse 
    Le temps de l'ombre d'un souvenir
    Le temps du souffle d'un soupir
    Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
     

     

     


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